Une jeune femme de la Tanzanie lutte contre l'E/MGFansania kämpft gegen FGM/C
© Plan International / Sala Lewis - Soutenue par Plan International, Béatrice* lutte pour mettre fin aux mutilations génitales féminines.
10.05.2021 - de Plan International

"Après avoir été excisée, ma vie a changé"

Au moins 200 millions de filles et de jeunes femmes sont excisées dans le monde. L’excision/mutilation génitale féminine (E/MGF) constitue une grave violation des droits humains des filles et des femmes. Béatrice*, originaire de la région de Mara en Tanzanie, a été excisée à l'âge de 13 ans. Voici son histoire : 

"Avant d'être excisée, tout ce que j'avais vu ou entendu sur les E/MGF, c'était des saignements. Après qu'une fille ait été excisée, on la laisse rentrer à la maison seule. Elle se promène dans le village et les gens savent qu'elle a été excisée car ils peuvent voir le sang. Ses vêtements sont tachés. Il s'agit d'un acte public qui permet aux gens de savoir que vous avez été soumise à l'E/MGF. Si vous n’êtes pas excisée, vous ne pouvez pas vous marier. Vous ne pouvez pas vous cacher.
  
Quand j'avais 13 ans, c'était mon tour. J'ai eu tellement peur que j'ai couru à l'église et je m'y suis cachée pendant deux jours. J'ai pleuré et cherché de l'aide, mais mon frère est arrivé et m'a ramené de force à la maison. Ma famille a décidé qu'elle devait être dure avec moi pour s'assurer que je sois excisée. C'était donc fait de manière très violente. Certaines filles ne se défendent pas, mais j'avais tellement peur.

"Mes rêves d’avenir se sont envolés"

Après avoir été excisée, ma vie a changé. Mes rêves d'avenir se sont envolés. On m'a dit que j'avais grandi et que je devais avoir un mari. J'avais 13 ans. De nombreux hommes sont venus chez nous pour me demander en mariage. Mais je ne voulais pas me marier, alors j'ai dit non. Je voulais rester à l'école et étudier. Mais à l’école secondaire, je suis tombée enceinte et ma famille m'a forcée à épouser mon petit ami. 

Peu après le mariage, il s'est enfui. J'ai dû élever notre fille seule. Je suis triste de ne pas avoir pu terminer l'école secondaire. Si j'avais pu continuer, je ne vivrais pas la vie que je mène aujourd'hui. Je ne souffrirais pas.

"Je ne veux pas que d’autres filles vivent des vies malheureuses"

Lorsque j'ai entendu parler de la formation de Plan International sur l'E/MGF, le mariage des enfants et les droits des filles, j'ai su que je voulais y participer. Grâce à la formation que j'ai reçue, je peux désormais sensibiliser ma communauté aux dangers des MGF/E et du mariage des enfants. 

J'aime faire des discours sur ce que j'ai appris, car je ne veux pas que d'autres filles souffrent comme moi. Je ne veux pas que d'autres filles abandonnent l'école à cause des E/MGF, des grossesses précoces et des mariages d'enfants. Je ne veux pas que d'autres filles vivent des vies malheureuses. 

“J’ai pu protéger ma nièce”

J'ai également discuté de ce que j'ai appris avec ma famille. Mon frère était très violent et ne m'écoutait pas. Maintenant je sais qu'il s'était senti obligé de me faire exciser pour gagner une dot pour la famille. Il voyait les filles comme une source de revenus. Mais depuis que j'ai réussi à éduquer ma famille sur les droits des filles, il a changé et est maintenant quelqu'un à qui je peux parler. 

Une fois, il a voulu forcer sa petite fille à subir l’E/MGF, comme il l'avait fait pour moi. Mais j'ai pu le faire changer d'avis. Je suis vraiment contente d'avoir pu protéger ma nièce." 


*Le nom a été changé pour protéger l'identité de la jeune fille.

 

En SAvoir Plus: Notre projet pour mettre fin à l'excision et le mariage d'enfants en Tanzanie


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